Le cancer du col de l’utérus est un cancer HPV (Human Papillomavirus) induit qui touche chaque année plus de 3000 femmes en France et est responsable de plus de 700 décès par an. 90% des cancers du col de l’utérus pourraient être évités grâce au dépistage des lésions précancéreuses. D’autre part, l’élargissement des indications de la vaccination anti HPV depuis 2019 peut faire espérer une diminution importante de l’incidence des cancers du col de l’utérus dans les prochaines années.
Le dépistage du cancer du col de l’utérus est un programme national de dépistage organisé depuis 2018. Ce programme a pour objectifs la réduction de l’incidence et du nombre de décès liés au cancer du col utérin, l’augmentation des taux de participation au dépistage en ciblant les femmes non dépistées, la structuration du suivi (limitation du surdépistage et respect des recommandations) et la réduction des inégalités d’accès au dépistage du cancer du col de l’utérus.
Le dépistage du cancer du col de l’utérus est soumis à des recommandations de la HAS datant de 2020 avec des référentiels de prise en charge selon l’âge des femmes : un examen cytologique cervico utérin tous les trois ans entre 25 et 29 ans (après deux premiers examens annuels normaux) puis un test HPV-HR tous les cinq ans entre 30 et 65 ans. L’auto prélèvement vaginal (APV) peut être proposé en 2e intention aux femmes âgées de 30 à 65 ans qui ne sont pas à jour de leur dépistage du cancer du col de l’utérus et qui ne peuvent pas/ ne souhaitent pas réaliser d’examen gynécologique.
La mise en œuvre du programme de dépistage du cancer du col de l’utérus est coordonnée par le CRCDC (Centre Régional de Coordination des Dépistages des Cancers) qui s’assure de la prise en charge des femmes en cas de test positif, saisit les données de santé (compte rendu de virologie, de cytologie, d’anatomopathologie,…) informe et sensibilise la population et les professionnels de santé au dépistage et veille à la qualité du dispositif.
Les biologistes libéraux et hospitaliers jouent un rôle incontournable dans les différentes étapes du programme de dépistage du cancer du col de l’utérus : prélèvement cervico utérin à visée virologique et cytologique, recherche par PCR de l’HPV-HR dans les prélèvements, partage des données par voie sécurisée avec les CRCDC, délivrance des tests d’auto prélèvement vaginal (APV) en coordination avec le CRCDC.
Pour aider les préleveurs, le CRCDC Bretagne a mis en place un site d’éligibilité sécurisé pour faciliter le prélèvement à bon escient (dépistage primaire ou suivi), pour renforcer le dépistage tout en évitant le sur-dépistage, pour proposer des alternatives coordonnées au prélèvement classique (demande d’APV) et pour renforcer le suivi des lésions précancéreuses.
Pour que le CRCDC puisse assurer sa mission de suivi des personnes, les biologistes sont invités à partager de façon sécurisée l’ensemble des résultats avec le CRCDC au titre de l’appartenance respective à « l’équipe de soins » (article L.1110-12 du CSP, sans consentement préalable du patient). Ces échanges de données sont encadrés par des conventions signées.
Des formations sur le cancer du col et son dépistage à destination des biologistes dans le cadre de la FMC vont être proposées via l’URPS Biologistes.
Pour plus d’information :
Ø Sur les recommandations de bonnes pratiques : https://www.e-cancer.fr/Expertises-et-publications/Catalogue-des-publications/Le-depistage-du-cancer-du-col-de-l-uterus-en-pratique
Ø Sur les actualités du dépistage organisé du col de l’utérus en Bretagne : https://web.depistage-cancer.bzh/2024/05/13/tout-savoir-sur-le-doccu/
Ø Pour se connecter au site d’éligibilité : https://web.depistage-cancer.bzh/ (rubrique Professionnels de santé)
Ø Pour en savoir plus sur l’Auto-Prélèvement Vaginal (APV), vous trouverez une fiche pratique
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